L'effondrement

6.2.16


Francis Scott Fitzgerald est ma rock star de la littérature américaine, je l'adule comme une groupie l'aurait fait avec Elvis Presley ( mon chanteur préféré en plus ). J'aime ses romans comme ses nouvelles. J'ai découvert l'homme de théâtre mais ici,je vous propose de découvrir l'"essayiste". Déroutant mais garantie avec blues .



Francis Scott Fitzgerald { Rivages } 2011
90 pages { langue française et anglaise } 5,10 euros
Écrit en 1934, alors que Francis Scott Fitzgerald a trente-huit ans, ce texte énigmatique et envoûtant relate une révolution minuscule dans la perception que l’auteur se fait de lui-même. S'interrogeant sur son état, Fitzgerald en vient à constater que quelque chose s'est brisé profondément en lui, à son insu, qui modifie radicalement son regard sur lui-même et le monde. S'agit-il d'une sensation d'échec, d'une impuissance abyssale, d'un effondrement intérieur ? Un peu de tout cela ou encore autre chose... Son style à la fois clinique et poignant entraîne le lecteur dans ses propres profondeurs, où, par un effet de miroir, il sonde son propre état...


"Death is the only real elegance." - Zelda Fitzgerald, Save me the Waltz


Un peu moins de quarante cinq pages et Francis Scott Fitzgerald nous livre un essai court et intensif. Scott livre ses états d’âme à travers deux textes écrits sur le vif. Poignant, percutant, l’auteur n’écrit pas un texte optimiste mais des leçons peuvent en être tirées.

Loin de son style particulier, de sa plume de romancier, il établit un simple constat qui se veut d’être le premier bilan de son passé, de sa vie.
Une interrogation sur lui-même, sur l’homme qu’il est devenu et qui s’est construit par l’éducation mais aussi les événements annexes.
Se caricaturant en objet, il est une assiette brisée. Il se voit au fur et à mesure dans son récit comme un simple écrivain où l’homme qui s’est forcé de devenir n’a plus sa place.

L’effondrement est vécu par Francis Scott Fitzgerald comme une mise à nue nécessaire, purgatoire pour l’élève turbulent de la génération perdue.
Un beau texte sur l’échec qui nous permet à nous, simple lecteur d’en tirer nos propres conclusions. On vit de regrets et il faut savoir les mettre de coté. Loin de juger, il livre ses ressentis sans réfléchir, par impulsion. L’homme ne devient que la machine de l’écrivain en lui. Dénué d’âme, il écrit pour survivre.

Francis Scott Fitzgerald prouve une nouvelle fois qu’il n’est pas qu’un écrivain de romans, de nouvelles et que ce texte bien que déchirant est le constat tardif de ses mauvais choix mais il démontre aussi la fragilité de sa confiance «en l’écrivain qu’il est », en argumentant au profit de ses détracteurs.
Le lecteur s’émeut par la dureté de ses propos et comprend au final qu’il en a besoin pour exorciser son mal. Un mal être qui le conduit à aimer la bouteille pour se sortir de son quotidien. On suit le bateau qui coule. L’effondrement est un court récit à lire en complément des lettres qu’il s’échange avec Zelda et sa fille Frances.

Brillant sur bien des aspects, ce texte trouve ses limites dans le pessimisme ambiant qui fini par nous oppresser. Toutefois, l’auteur prouve une fois de plus qu’il a la ressource nécessaire pour captiver le lecteur. L’allusion à l’assiette brisée m’a rappelé, une nouvelle de l’auteur que j’adore : La coupe de cristal taillé. Un texte fort qui prolongé serait indigeste émotionnellement parlant.

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4 commentaires

  1. Je pense que c'est le genre de nouvelles qui plait aux amoureux de l'auteur parce qu'ils ont déjà lu toutes ses oeuvres...comme toi quoi ;)
    Je ne pense pas les lire mais rien à voir, il faut que je lise The Last Tycoon ! (Imaginer la tête de Matt Bomer, ça va être top ! <3)

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  2. Hou HOU, une introspection d'un auteur, le doute un passage obligé, c'est dans la douleur que les accouchements se font... Moins de 100 pages, un peu court pour le p'tit Duc mais je prends acte. Merci, @+ Grybouille.

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    1. Oui très très court ! 40 pages d'introspection mais traduit aussi en anglais mdr

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